Toute vie est marquée par le moment de la naissance et toute la vie prépare au passage de la mort.

« Le jour de votre naissance, vous avez commencé à mourir : ne perdez plus un seul instant » (Dilgo Khyentsé Rinpoché)

La naissance et la mort, une même Réalité, voilà déjà une première pierre que j'apporte à ma réflexion sur ce thème majeur. Peut-être n'est-il pas plus facile de naître que de mourir ? Arrêtons-nous à regarder certaines similitudes dans les deux processus.


ADF Accompagnement Soins

Spirituels en Fin de Vie

La naissance et la mort, une même Réalité ?

Michèle Block - Kinésithérapeute

Conférence - Bruxelles - Juin 2008            

Comme témoignage de vie et partage d'un travail d'accompagnement des bébés et jeunes enfants jusqu'à 10, 11 ans.

Marc nous a amenés, tout au long de cette journée, dans la belle aventure du fœtus et de la naissance, mais cette aventure est-elle vraiment si belle, si facile ou, au contraire, beaucoup de turbulences ne viennent-elles pas contredire cette opinion ?

Toutes les naissances sont différentes, lorsqu'il s'agit d'un prématuré, d'un siège, d'une complication respiratoire, de toutes les complications néonatales, sans oublier les naissances non désirées, celles qui ne répondent pas à l'idéalisation de la mère, et il faut penser à l'agression pour le nouveau-né des bruits de l'extérieur, de la lumière vive, des examens médicaux, etc...

À peine atterri sur cette terre, au lieu d'être accueilli, célébré, reconnu, le bébé se retrouve dans les limites d'un corps avec la perception, la sensation d'une aventure qui commence et où il se sent bien seul : cette aventure c'est la sienne, la Vie sur Terre.

Ne pas faire la confusion entre la re-connaissance et la toute-puissance, car actuellement beaucoup de parents sont démunis devant les comportements de colère, d'exigence.... du jeune enfant.

Cette même exigence peut également se manifester chez les personnes en fin de vie. Il s'agira de mettre les balises, les limites avec amour et sérénité de ce qui est, pour qu'un bien-être puisse circuler dans la relation et éviter tout enfermement.

Si on parle de l'accompagnement des personnes en fin de vie, il me paraît tout aussi opportun de s'éveiller à l'importance de l'accompagnement en début de vie, car comportements, attitudes, réactions, états intérieurs, sentiments sont influencés par ce moment-là.

Toute vie est marquée par le moment de la naissance et toute la vie prépare au passage de la mort.

« Le jour de votre naissance, vous avez commencé à mourir : ne perdez plus un seul instant » (Dilgo Khyentsé Rinpoché)

La naissance et la mort, une même Réalité, voilà déjà une première pierre que j'apporte à ma réflexion sur ce thème majeur. Peut-être n'est-il pas plus facile de naître que de mourir ? Arrêtons-nous à regarder certaines similitudes dans les deux processus.

Passage de la naissance

Passage de la vie qu'on est à la vie qu'on a

Les phases de la naissance

Premier souffle

Premier regard

Naître à son incarnation - mourir au ciel

Nostalgie de quitter notre demeure véritable

Passage de la mort

Passage de la vie qu'on a à la vie qu'on est

Les phases de la mort

Dernier souffle

Dernier regard

Quitter son incarnation - naître au ciel

Retrouver le lieu de notre demeure véritable

Ensuite, posons notre regard sur ce qui nous échappe si souvent, c'est-à-dire le fait que l'expérience de la naissance et de la mort est revécue chaque jour.

Texte « Aujourd'hui c'est le premier jour du reste de ma vie »

« En effet, chaque jour, au matin, nous nous réveillons pour intensifier notre motivation de vie, nous revivons la naissance. Chaque soir, dans une intention de ressourcement, nous nous endormons pour un périple nocturne, nous vivons la mort. » (Référence texte Pierre Lesard)

Livre « Les soleils de la nuit, et la nuit comme le jour illumine » (Jacqueline Kelen - 2008)

Dans les « Dialogues avec l'Ange », ces trois lignes :

Entre la Naissance et la Mort

S'interpose un écran (un voile)

Qui fausse notre vue

Je fais une parenthèse pour parler des livres de Patrice Van Eersel :

La Source Blanche — Hanna Joseph — Lilli — Gitta Mallasz

La Source Noire ~~ sur Elisabeth Kubler Ross

Mais revenons à ces trois phrases commentées par Bernard Montaud dans son livre « L'Accompagnement de la Naissance » :

Ne tenais-je pas là un nouveau point de vue sur « naître » et « mourir », se pourrait-il que lors de l'accouchement, il y ait d'un côté le périple du corps arrivant sur terre et de l'autre le périple de l'esprit installant un écran? À la mort, ce serait donc le contraire : tandis que le corps rend son dernier soupir, l'esprit subirait la levée de l'écran...

Il poursuit un peu plus loin, comme pour confirmer, appuyer ce point de vue :

Lors d'une NBE (Near Birth Experience), pendant que l'enfant naît d'un côté, de l'autre il semble mourir à d'anciennes dimensions de la vie. La naissance du corps dans le visible s'accompagnerait dans l'invisible d'une mort à une certaine vie de l'esprit.

Lors d'une NDE (Near Death Experience), au contraire, pendant que les êtres meurent d'un côté, de l'autre, ils semblent naître à de nouvelles dimensions de la vie. Ainsi la mort du corps dans le visible s'accompagnerait dans l'invisible d'une naissance à une nouvelle vie de l'esprit.

Entre la naissance et la mort s'exerce le temps d'une vie émaillée de ses petites morts et de re-naissances vivifiantes, c'est allant à chaque fois vers un autre niveau de conscience, changeant de fréquence. Quand on a pu expérimenter cela au long de son existence, on a goûté à la vastitude, on peut entrer dans l'Espace-Vie Éternelle, aller vers l'infini. Mais l'infini est déjà là. Le travail d'une vie, c'est un temps d'expérimentation pour arriver à la prise de conscience, de la Présence qui nous rend Vivant.

C'est là que mon attention, nourrie par l'accompagnement des enfants au fil des ans, s'est arrêtée, pour essayer de voir, de comprendre la grande aventure de la vie.

En effet, kinésithérapeute depuis plus de 40 ans, j'ai eu l'opportunité, et je l'ai encore, de suivre des bébés et des jeunes enfants (jusqu'à l'âge de 10, 11 ans), présentant des difficultés d'origine neurologique ou psychoaffective, du plus simple au plus complexe. Bien souvent les parents qui viennent nous consulter, nous expliquent les difficultés rencontrées et témoignent en plus de cette observation si fréquente (reprise par les enseignants, si l'enfant est déjà en âge scolaire) : mon enfant n'est pas là, il est absent, il est ailleurs, il est dans son monde, il n'écoute rien.

Effectivement, l'enfant n'est pas présent. Le Verbe s'est-il fait chair ? est la question que bien souvent je me pose, car je constate qu'il n'est pas là, le regard est vide, trouble, terne et la peau est grise comme si « une peau manquait à sa peau » (Jean-Yves Leloup), celle de la communion à la vie, le corps n'est pas animé.

Le « oui » à la vie manque, le vivant n'est pas présent. Alors, comment accompagner ces enfants, comment participer à leur naissance réelle ? Par ma propre vigilance à l'éveil de cette conscience lors notamment de l'induction du mouvement conscientisé et du massage.

Avant de vous développer ces deux points, je pourrais vous relater de nombreux moments de cette magie où, tout à coup, une lumière apparaît dans le regard, le visage se détend, le corps est moins rigide et j'invite les parents à célébrer ce jour comme le Ie1 jour réel de la vie de l'enfant, quand cela est possible, bien sûr, même si l'enfant a 10 mois, 3 ans, 7 ans....

Lorsque je suis dans ce moment d'accompagnement, j'oublie la gravité du diagnostic (comme pour tous les enfants). Mon moteur est une confiance illimitée dans le fait que quelque chose peut bouger, peut changer. Il s'agit de trouver la faille, la brèche qui permettra un premier contact, une première relation, mais je pense que je suis orientée, guidée.

Actuellement, ces moments de grâce font presque partie du quotidien comme si, à ma profession de kinésithérapeute (que j'exerce toujours) s'était ajoutée celle d'accoucheuse d'âmes, au service le la vie. (ici encore, je peux penser à l'équivalent en fin de vie de la mission du psychopompe). Les bébés que je rencontre, de plus en plus souvent sont comme des antennes reliées au subtil, comme baignant encore dans la souvenance de 1'infinitude, comme si l'écran ne s'était pas complètement posé.

Je pense à deux jumeaux, prématurés de trois mois qui ont aujourd'hui 7 mois 1/2 c'est-à-dire 4 mois 1/2 réels qui buvaient leur biberon assis sur les genoux de la maman et de la nounou dans la salle d'attente. J'entre, ils s'arrêtent net de boire et ne me quittent pas des yeux. La maman regarde cette scène étonnée, mais avec un léger sourire et se demande ce qui se passe. Ils sont littéralement scotchés à mon regard comme s'ils y lisaient toutes les informations qui leur sont nécessaires. Et quand nous commençons à les masser (ma collaboratrice et moi-même), ils sont confiants, paisibles. Mon Ego aimerait bien savoir, mais hélas, je ne saurai jamais.

Par contre, j'ai également accompagné des bébés I.M.C. qui, dans un corps immobile, avaient cette belle lumière de l'incarnation. Grande interpellation ! Il y a la présence de la connaissance, et cette information est plus vaste et subtile que l'intellect.

Ce fait peut se présenter avec des enfants plus âgés. Peu importe l'âge, c'est une rencontre d'âme à âme. Il m'appartient dans un silence intérieur de les accueillir, de les rassurer et de les accompagner avec douceur et le regard, fenêtre de l'âme est un messager, non seulement avec les bébés, jeunes enfants, mais également chez les personnes en fin de vie, il est porteur de tous les messages non verbaux.

Je poursuis cette réflexion par ces quelques autres lignes extraites du livre « L'accompagnement de la naissance » de Bernard Montaud

Ils font naître

L'enfant de chair

Toi, tu veux faire naître

L'enfant de Lumière

Si tu l'accouches, C’est lui qui te fera naître

« Je viens de la poussière, je retourne à la poussière

Je viens de la Lumière, je retourne à la Lumière »

Logion 50 - Évangiles de Thomas - p. 148

J.Y. Leloup

Et Bernard Montaud de dire qu'avec cette « autre » naissance, c'est lui, c'est-à-dire le bébé, qui va naître à lui-même. Mais il ajoute un autre sens : tous ceux qui accoucheront l'enfant de lumière devront, eux aussi, naître à leur propre lumière, naître par l'enfant, tout autant que l'enfant naîtra par eux, ce qui pourra engendrer la possibilité d'une « autre vie » et d'une « autre mort ».

Et c'est peut-être cela que je vis si souvent actuellement dans l'accompagnement des bébés et jeunes enfants et dont je tiens à témoigner.

Ainsi tous ces enfants, nos Maîtres, nous amènent, les parents et moi-même à nous requestionner sur l'essentiel, à retrouver notre enfant intérieur et accueillir la fluidité de toutes les transformations. Rien n'est figé, tout bouge, se noue, se dénoue, progresse, régresse, entraîne des larmes de tristesse ou de

joie.... La grande expérience de l'impermanence. C'est la plus Grande Expérience de la vie.

Je reviens à présent aux deux points cités plus haut : l'induction du mouvement de vie et le massage.

Je commencerai par le massage, car c'est le premier contact de peau à peau avec le corps de l'enfant, qui est aussi le premier contact avec l'enfant.

Ici à nouveau, je souhaite faire une parenthèse entre le massage, ou plus exactement le toucher, en début et en fin de vie.

En effet, chez les bébés, lors des premiers massages, le toucher se fait au niveau du corps éthérique et, progressivement, par des effleurages délicats, doux et légers du corps.

En fin de vie, le toucher généreux, chaleureux, deviendra, petit à petit beaucoup plus léger, subtil, pour disparaître dans les derniers jours, pour permettre le détachement corporel.

Mais revenons à ce point important qui est que, lors du massage, l'intermédiaire entre moi-même et l'enfant c'est la peau, surface de contact avec le monde, mais qui a une fonction réflexible. Le massage doit être vécu - comme suffisamment contenant, - comme suffisamment limitant pour lui permettre de découvrir, petit à petit son enveloppe corporelle.

Le massage devra être également vécu de manière suffisamment satisfaisante, en essayant de créer un espace intérieur, pour permettre au souffle de vie de circuler à nouveau et pour qu'il puisse vivre sa peau et construire ses enveloppes psychiques, son ressenti corporel. Car le bébé ou jeune enfant a des mémoires, des émotions, des pensées et il a droit d’être reconnu dans

- sa souffrance, sa douleur

- son inorganisation corporelle

- sa dépression, son anorexie.....

Le massage est un dialogue vibratoire, une communion avec ce qui habite le corps : ceci par la main, la respiration, la voix, le silence, le regard, la confiance illimitée posée avec compassion sur l'enfant.

Et ici nous arrivons à ce point capital de comment « toucher » le bébé, l'enfant (tout contact vécu comme une agression).

Je citerai quelques lignes, extraites du livre 'l'Absurde et la Grâce' de Jean-Yves Leloup où il parle de la Leibetherapie - développé par Graff Durckeim

« ... .... massage extrêmement subtil, où je me sens touché, non comme un objet ou comme une viande plus ou moins énervée, mais comme une personne... touché comme par un souffle de présence divine... en tous cas, j'appris ce que cela veut dire être touché avec les mains qui non seulement ont un cœur, mais aussi un esprit capable de réveiller par ce simple toucher, l'être intérieur. »

Ces quelques lignes reflètent l'expérience que j'ai rencontrée au fil des ans, car lorsque je suis dans ce moment privilégié, complètement présente, à l'écoute de l'autre, où mes mains savent ce que je ne sais pas, il y a un espace dans lequel le souffle peut circuler et ce n'est plus mon « petit moi » qui agit, mais au cœur de ma vie, il y a plus grand que moi, plus aimant que moi, plus patient que moi plus intelligent que moi.

Dans cette confiance absolue à la reliance le massage/message au corps de l'enfant est un moment de grâce.

Attention à ce que nous disons et surtout en fin de vie, même et surtout si la personne est dans le coma.

Abordons à présent le dernier point qui est de l'induction du mouvement conscientisé, mouvement de vie. Peut-on faire le parallèle avec la fin de vie où il s'agit d'induire, d'éveiller au lâcher-prise ?

L'induction est une interaction subtile entre le bébé ou le jeune enfant et moi-même, qui interagit tant au niveau physique, psychique qu'énergétique et qui permet à la « Totalité de l'être » de se construire ou se reconstruire à la suite, par exemple, d'un effondrement psychique, d'un problème neurologique profond, etc. Il s'agit d'éveiller, de ré-veiller la pulsion de vie, l'élan de vie qui permet d'être présent dans cette incarnation, c'est-à-dire de s'inscrire dans la matière, entrer dans son corps, dans ses sensations, dans ses limites.

Ceci se réalise par un ensemble d'exercices chantés qui mettent tout le corps en mouvement.

Regarder la vidéo d'un bébé sans pathologie de 3 mois après 6 séances (durée 6 minutes).

Par ces quelques images, nous voyons que l'induction est une communication, une relation de l'un à l'autre, une interaction dynamique, une écoute attentive de ce qui se passe pour ressentir la moindre ébauche d'un mouvement de vie, et, de le nommer, de le célébrer et ainsi engendrer la vie.

C'est le moment accord, c'est l'action ajustée.

Je donne Je reçois

Je reçois Je donne

Pour qu'il y ait induction, il faut la répétition et à chaque répétition, chaque mouvement est un moment de création, de ré-création qui met le bébé ou jeune enfant littéralement dans son corps.

Et pour que la répétition soit consciente, il s'agit d'une part que je sois en résonance avec le bébé ou jeune enfant par mes gestes, mes paroles, mon regard, ma mimique.

La main qui aide, c'est le mouvement 

Les yeux qui rayonnent, c'est le mouvement 

La parole créatrice qui met en résonance, c'est le mouvement 

Le silence habité, c'est le mouvement 

Le sourire du cœur, c'est le mouvement

« Et la vie est mouvement, sans le mouvement la vie est impensable » Feldenkrais

D'autre part, il s'agit de créer un désir, une motivation, une appétence, une envie pour aboutir à ce désir de vie : « Primere vivere » ceci en l'interpellant par une attention bienveillante soutenue « œil à œil » (fenêtre de l'âme) avec une confiance illimitée une patience et une présence de chaque instant, mais ceci dans la neutralité et la compassion

« qui ne provient pas d'un savoir, ni de la comparaison ou du jugement, mais du fait de voir avec les yeux de la sagesse, le cœur plein d'une attention aimante que l'on offre » (Jack Kornfïeld)

J'ajouterai cet autre extrait de la Montagne dans L'Océan ~ Jean-Yves Leloup

« Compassion, avant de vouloir faire du bien 'aux autres' on verra toute l'ambiguïté de cette expression —, il faut savoir dans quel esprit on le fait.

L'enseignement des Traditions rend attentif à l'état de notre esprit, à sa vigilance.

Nos intentions et nos vœux peuvent être les meilleurs du monde, ils ne suffiront pas si notre esprit n'est pas clarifié, pacifié ; si on utilise un instrument juste avec un esprit faux, il fonctionne de façon fausse.

Il est important de ne jamais séparer l'amour et la connaissance, la compassion et la sagesse ; une sagesse sans compassion reste fermée sur elle-même et ne porte pas de fruits, une compassion sans sagesse est folie et source de souffrance. »

À présent je me pose cette question. Si nous pouvons par l'induction du mouvement conscientisé, le massage, permettre au bébé et au jeune enfant de vivre cette aventure d'entrer dans la matière, dans son corps habité par l'esprit, est-ce qu'induire le Lâcher-Prise serait d'accompagner la personne dans cette conscience que la mort est un passage, un moment de conscience, de lucidité - vivre une sensation que j'existe au-delà de mon corps et l'occasion de passer sur une autre fréquence.

Expérience du Watsu

En fin de vie, le mouvement va vers l'intérieur, vers l'intériorité : de moins en moins de mouvement, de plus en plus relié à une paix intérieure par le Toucher, le Souffle, la Contemplation, afin de pouvoir quitter petit à petit ce corps devenu douloureux, pour s'ouvrir à l'expérience de l'Esprit.

Que ce soit en début ou en fin de vie, et durant toute la vie, il s'agira d'accompagner avec compassion et sagesse : se recueillir dans son fondement pour écouter l'autre dans ce même fondement (de mon cœur à ton cœur).

Je souhaite conclure ce témoignage par ces quelques citations qui viennent éclairer ma réflexion :

1. « Cet outil, notre corps, n'est à notre disposition que pour une brève durée : cette vie »

(Dilyo Khyentsé Rinpoché)

2. Dans l'Évangile de Myriam de Magdala, commenté par Jean-Yves Leloup, Myriam dit : « Je ne meurs pas. J'entre dans la vie »

C'est aller au Silence Vivant qui contient tout et là je repense à ces mots qui retentissent encore à mes oreilles lors d'un week-end avec Christiane Singer

« Et moi je mourrai vivante » et son dernier écrit qui s'appelle

- Derniers Fragments d'un Long Voyage - en est un poignant et incontournable témoignage.

Mourir, c'est retrouver le « Je suis », qui est toujours là, toujours présent, cette partie qui ne meurt pas, ce noyau divin dont parle Nelson Mandela dans son discours prononcé le 9 mai 1994.

Dans ce même esprit, je souhaite encore vous lire Le Faire-Part de Gitta Mallasz

J'ai quitté mon corps,

Cet Outil précieux qui m'a été donné

Pour accomplir ma tâche sur terre

Il a été trop usé par le temps.

Je sais qu'un autre outil me sera donné,

Plus approprié pour une nouvelle tâche.

Toi aussi tu as une tâche, une tâche unique

Il est bénéfique de bien l'accomplir

Aussi longtemps que ce rare don du Ciel

- ton corps terrestre -

Est utilisable

Sinon, tu as vécu en vain

Ce n'est pas la Mort qui est mauvaise

mais la Tâche non accomplie

Dialogue avec l'Ange - p. 183

25 mai 1992

Une vie réussie est une vie à travers laquelle la vie a pu s'accomplir, alors je nous souhaite à nous tous pèlerins, exilés sur cette terre, de répondre à la motivation profonde qui nous habite et de marcher, pas après pas, sur le chemin de vie en reliance avec la Présence, d'être le jardinier qui sème les graines de la Confiance, les graines de l'Espérance.

Alors oui, je puis dire que la Naissance et la Mort sont une même Réalité.